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11/01/2014

« Kinderzimmer » de Valentine GOBY aux éditions Actes Sud

Je ne vais pas vous parler d'un livre jeunesse , mais d'une livre pour adultes. Un livre choc.

 

« Kinderzimmer » de Valentine GOBY aux éditions Actes Sud

 

C’est Ingrid Chabbert qui l’a conseillé sur FB. Le sujet m’a attiré tout de suite. Je connais très peu Ingrid mais sa sensibilité à travers ses albums m’a encouragé à lui faire confiance.

 

Noël est passé par là et j’ai reçu ce livre.

 

Détail peut-être mais je suis sensible au format des livres et album. Celui est étroit et long, il se tient bien en main, comme un carnet secret.

 

Dès le début j’ai buté sur son style.

Par exemple toutes ses phrases où elle inclut un dialogue dans le texte. : « Elle dit le convoi arrive 4 jours plus tard ». Des phrases sans verbe. Elle mélange pensées du personnage principal, dialogues entre les femmes et descriptions.

Bien sur j’ai lu partout que cette écriture était volontaire, et même « chaotique, organique, pleine d'effroi et d'espoir, atrocement belle. ». Je ne l’ai pas ressenti ainsi. Si le thème de son roman n’avait été aussi fort, j’aurais abandonné ce livre.

Pour ce sujet si important, je me suis accrochée et j’ai oublié cette écriture hachée,heurtée,  sans fluidité. J’étais dans le camp et je suis restée auprès de ces femmes.

 

Le sujet : Le camp de Ravensbrück. Camp de concentration réservé aux femmes. Et là, une bulle de vie, un block pour les bébés nés au camp.

L’histoire est poignante, horrible, passionnante, douloureuse, positive sur l’être humain.

 

Ce n’est pas le 1er livre sur les camps que je lis. A chaque fois, j’en ressors heureuse sur la nature humaine.

Dans ces lieux de souffrance, de manque, de mauvais traitements, ces hommes et ces femmes parviennent toujours à créer des attaches, et des attaches fortes. Des l’amitié, de l’amour parfois et de la solidarité. Une solidarité incroyable. Parfois même sans parler la même langue ! Juste le langage des gestes, des regards et peut-être quelques mots.

Elles fêtent même Noël !  « Un arbre de Noël en branches de sapin glanées par les bûcheronnes ; des flocons découpés dans un bout de coton dérobé», « Des guirlandes en fils torsadés », « des boules dorées en fil de fer Siemens », « une crèche en mie de pain ».

Et justement, c’est ce tissage de lien qui en sauve quelques unes. Celles qui ont une motivation pour tenir. Tenir. Rester debout. Minute après minute, jour après jour.

 

Depuis, je suis passée à un roman jeunesse, plus léger. Mais un peu de moi est restée avec Mila. Et Thérésa. Et les autres.

 

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