03/02/2015
8ème critique du blog "Quoi de neuf sur l'île de Kernach"
Editeur : Balivernes- 128 pages
Ma note: 4 /5
L’histoire :
Vivien est arrivé depuis dans la ville de Lyon. Victime de moquerie il a pour habitude de se réfugier dans les livres. Mais une de ses lectures lui réserve une drôle de surprise : un voyage au XIXe siècle en plein révolte des Canuts.
Je tiens à remercier les éditions Balivernes, spécialisées dans les livres pour la jeunesse, qui m’ont fait parvenir cet exemplaire.
Mon avis :
Ce livre est destiné à un jeune public mais en tant que lyonnais j’ai beaucoup aimé lire cette aventure qui se déroule chez nous, à travers notre histoire.
Vivien est un jeune garçon , porteur d’une tâche de vin qui fait de lui le sujet de brimades et d’injustices de la part de ses camarades de classe. On ressent toute sa détresse à travers ses mots et sa démission à s’opposer aux autres. Face à l’impuissance des adultes à faire cesser ces gestes Vivien se réfugie dans les livres, seule moyen pour lui d’échapper au monde réel. On a tous un souvenir de notre enfance où nous avons pu être auteur ou victime de ces gestes ou mots blessants. C’est pourquoi le texte nous saisit, nous met face à ces situations difficiles.
Lors d’une lecture sur la ville de Lyon, qu’il habite depuis peu, Vivien est entraîné dans une drôle d’aventure. Cette dernière se déroule à la Croix-Rousse, fief des Soyeux et des ouvriers tisserands. De ces fameux Canuts, chef d’orchestre sur le métier à tisser Jacquard, que l’on appelle bistanclaque, rapport aux bruits qu’il produit. Vivien va découvrir la pénibilité de leur condition de vie. Il va suivre le début de la révolte – 1834 – pour un monde plus juste et des salaires à hauteur de leur tâche.
J’aime beaucoup le style, il est poignant et direct. L’auteur nous offre une belle partition sur le renoncement à subir. C’est une lecture très intéressante et pleine de sensibilité. Une belle découverte à faire partager aux plus jeunes.
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19/12/2014
7eme critique issue du blog Les lectures de pampoune
Une autre critique.
14:03 Publié dans Critiques | Lien permanent | Commentaires (0)
6ème Critique : négative
Allez, une critique assez négative mais que j'ai trouvé assez drôle, en particulier le moment où je suis accusée d'avoir "emprunté"une idée dans un livre que je ne connais même pas .
Peut-être faudrait-il que je raconte comment m'est venue cette idée ? Peut-être pas.
Il y a dans ce petit livre de très bonnes intentions : il s’agit à la fois de dire que le handicap ou la différence ne doivent pas être des obstacles à l’intégration, qu’il faut lire et s’intéresser à l’histoire, notamment à celle de la région dans laquelle on vit, et tout particulièrement aux histoires exemplaires en termes de luttes pour la liberté et la dignité des humains, etc. Ici, c’est l’histoire de la révolte des canuts (1831) qui est mise en scène grâce au voyage dans le temps du héros. L’information historique est sérieuse, et la volonté pédagogique évidente, à travers des passages explicatifs qui permettent de voir les différentes professions des ouvriers en soie et leurs justes revendications.
Tout cela est agrémenté comme une potion qui serait sans cela trop amère : l’auteure propose une histoire proche des lecteurs : le héros a leur âge, vit à leur époque et fréquente une école où il est maltraité en tant que « nouveau » et à cause de sa tache de vin ; il est solitaire et se réfugie dans la lecture, mais reviendra dans la « vraie » vie à la fin du roman grâce au sourire d’une fille et à la pratique du karaté). Ajoutez une pincée de fantastique (c’est à la mode) : le héros est propulsé dans le temps grâce à un livre magique (pris à la bibliothèque, quelle chance : les livres magiques sont partout).
Mais hélas, la sauce ne prend pas : le voyage dans le temps est une facilité usée, les dialogues sont plats, les situations artificielles, les relations caricaturales. C’est dommage : les jeunes lecteurs ont droit à autre chose, même dans le cadre du roman à visée didactique. Les pages réussies de l’ouvrage sont
dans la partie historique ; l’emballage réaliste et moderne ne tient pas. Quant au fantastique, s’il est de pure commande sur le plan du voyage dans le temps, l’origine de la tache de vin (empruntée au volume portant ce titre dans la série du Prince Eric de Serge Dalens ?) est jolie et donne un peu d’épaisseur à l’histoire ; elle est aussi une invitation à accepter son passé et ses origines, quoi qu’en pensent les autres. C’est donc pour une moitié un documentaire qui n’est pas sans intérêt, mais un roman décevant – et pourquoi ce titre, si les « soyeux » sont les négociants et pas les ouvriers ?
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