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25/01/2015

"La démesure" de Céline RAPHAËL

« La démesure » de Céline Raphaël au éditions Max Milo

 

C’est un livre pour adulte. Pourtant l’héroïne (non, ce terme ne convient pas ici) est bien une enfant. On la suit de 2.5 ans à 15 ans passé.

Ce livre est un choc.

Pour le contenu bien sur, abominable mais aussi pour l’écriture. Je ne saurais pas la définir mais après avoir commencé ce livre, je ne l’ai plus lâché. En dehors de mes moments de lectures habituels, je le prenais, pressée de replonger avec elle, comme si, lire son histoire pouvait redonner un sourire à cette enfant, maintenant femme et médecin comme elle l’a toujours rêvé.

 

C’est une autobiographie mais c’est plus que ça, c’est un roman.

 

Je vous glisse le résumé officiel :

« « Céline est privée de nourriture, battue des années durant, enfermée. Elle craint chaque week-end pour sa vie, travaille, travaille encore, pour briller et jouer les pianistes prodiges en gardant le secret sur l’horreur de sa vie familiale. Et autour d’elle, un silence assourdissant.
Comment suspecter l’horreur de la servitude sous les atours de l’excellence ? L’exigence absolue de la perfection qui devient justification de tous les excès et de tous les abus et qui mystifie l’entourage d’autant plus facilement que cette esclave n’est pas affectée à une tâche de souillon mais à une production artistique réservée aux élites ?
» Daniel Rousseau (Daniel Rousseau est pédopsychiatre depuis vingt-cinq ans.)

 

On pourrait s’attendre à un livre triste, noir, pessimiste. Pas une seconde.

Ce livre déborde du courage incroyable de cette enfant qui grandit dans la peur et la douleur, physique et psychologique.

Oui, elle subit les violences et la folie de son père, car elle n’a pas le choix. Sa mère est de son coté mais n’ose affronter son mari. Et laisse faire.

Elle supporte tout avec une telle force : Les coups, les privations, la peur, le désespoir. En même temps, elle est excellente élève et excellente pianiste. Plus de 40h par semaine ….

 

Quand enfin, un adulte s’inquiète pour elle, l’espoir d’une vie meilleure est enfin là. Je ne voudrais pas trop vous dévoiler la suite, mais elle dresse un portrait de l’ensemble des services sociaux qui gèrent les enfants comme elle, pas très reluisant ! Certes elle ne subissait plus les violences de son père mais personne ne l’aide vraiment à aller mieux, à panser ses blessures.

Et pourquoi elle ne va jamais chez sa tante qui semblait d’accord pour l’accueillir ?

 

C’est un livre à lire absolument, à faire lire à toutes les personnes qui s’occupent d’enfants, à tous les parents et je dirais presque aux ados.

Ce livre m’a fait tout de suite repensé au magnifique album de Cécile ROUMIGUIERE « L’enfant silence », c’est exactement la même violence, le même appel à l’aide face à des adultes sourds.

 

Une fois ce livre terminé, je me suis lancé dans une autre lecture. C’est difficile.

 J’ai commencé le dernier livre de la journaliste Florence Aubenas « En France ». Ce sont des reportages regroupés. J’ai lu quelques pages mais il y avait trop de tristesse, de découragement et surtout, pas d’espoir. 

Après « la démesure » je ne pouvais pas. J’ai abandonné, j’y reviendrai plus tard.

J’avais plutôt besoin de légèreté et d’espoir. Donc un roman jeunesse. J 

Et enfin, j’ai commencé la série de deux auteurEs que j’affectionne particulièrement en tant qu’auteur ET personne  Anne Ferrier et Régine Joséphine : Les Chroniques étranges
des enfants Trotter, T1 : la Malédiction Shakespeare.

 

LaDemesure.jpg

 

28/12/2014

"A la folie" de Birgitte LORENTZEN

« A la folie » de Birgitte LORENTZEN, traduit par Hélène HERVIEU aux éditions Bayard Jeunesse, collection MilleZime.

 

Cette année encore, ma fille participe aux Incorruptibles (Sélection 5ème – 4ème). Je suis ravie car moi aussi, je découvre de nouveaux auteurs.

A la réunion profs-parents, le prof de français a parlé des livres sectionnés en précisant qu’elle hésitait sur l’un d’entre eux. Un livre qu’elle n’obligerait pas les enfants à lire, un libre « bizarre » dont même peut-être elle n’allait pas leur parler. D’ailleurs elle n'a pas dit un seul mot sur le sujet. Bien-sur, j'ai voulu savoir .... :)

 

 

Ma fille l’a lu et a l’adoré. Moi, je viens de le finir.

 

L’histoire se situe au Danemark. L’héroïne, Loulou a 15 ans. Elle rencontre Thomas,du même âge, un garçon soigné pour des problèmes psychologiques. Et, entre eux , Rosa, une petite fille bien embarrassante.

 

Pour le résumé je vous recopie la 4eme de couverture.

« Chaque nuit, dans sa chambre, Luisa reçoit la visite d'une petite fille qui l'appelle désespérément à l'aide. Ces incessantes apparitions lui semblent parfois réelles mais, de peur de passer pour une folle, elle n'ose se confier à personne. Jusqu'au jour où Thomas, un garçon du lycée au charme étrange, lui révèle qu'elle est suivie en permanence par une enfant : une fillette aux grands yeux tristes qu'il est le seul à voir... »

 

Une grande tendresse dans ce livre, de l’amour, du mystère ou une évidence selon ses croyances mais peu importe, c’est un livre dont on ressort heureux, rempli d’espoir sur les fins heureuses !

Un joli livre sur le passage vers la lumière.

 

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26/10/2014

« Je reviens de mourir » d’ Antoine DOLE éditions SARBACANE

« Je reviens de mourir » d’ Antoine DOLE éditions SARBACANE

Son premier roman édité, en 2008.

Je ne le connaissais pas avant de le rencontrer au salon de St Etienne. Un homme jeune et charmant, une écriture minuscule pour une très belle dédicace.

 

Un sujet très délicat, grave.  

Un livre écrit par un homme jeune, sur des femmes jeunes. Je le précise car je suis certaine que si l’auteur réécrivait ce livre dans 20 ans, ce serait un autre contenu.

 

Marion et Eve. Deux jeunes femmes, aussi attachantes l’une que l’autre, aussi perdues l’une que l’autre.

 

Des les premières lignes, les mots claquent, l’ambiance est posée.

La plupart du temps j’évite les livres sur la violence sur les femmes. Trop sombre, trop négatif, trop désespérant, même s’il est très important d‘en parler.

 

Dans ce livre, rien de tout ça. C’est le point de vue de la jeune femme qui est mis en valeur. Marion ne veut rien de ce qu’elle vit, mais elle ne sait pas s’en échapper. Ses quelques sursauts d’insolence, dus à sa jeunesse, sont des pulsions de vie.

 

Mais surtout pas de victimes et je crois que c’est cette absence qui permet d’éviter le malaise. Marion  fait ce qu’elle fait, elle en souffre, se perd dans l’imbroglio de ses sentiments mais, malgré tout, elle avance même si elle ne sait pas encore vers quoi, ni comment. Voilà, elle avance, elle ne reste pas figée dans sa vie moche et dure, à attendre les coups.

 

Eve, celle que je préfère, mène une vie moins dangereuse et pourtant, c’est elle qui résiste le plus à s’en sortir.

 

Peut-être la jeunesse des héroïnes permet plus l’espoir ?

 

C’est un beau livre, nécessaire .Les hommes n’y sont vraiment pas glorieux.

Un livre à lire absolument. Un livre qui peut libérer la parole, apporter des questions, des réflexions, de la compréhension.

 

Quant à la fin, je ne la comprends pas.

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